KINODROM en Italie du Sud
Projections et expériences



Bit Crusher Vs Kobah
Live Electro/Impro

Certains des membres de Kinodrom expérimentent la technologie du “circuit bending”, un laboratoire de création musicale basé sur le détournement de machines et de jouets électroniques. Lors de ce nouveau tour de cinéma, le groupe “Bitcrusher” était présent, ce qui a rendu possible l’organisation de “live” musicaux sous forme de face-à-face entre les distorsions de BitCrusher et la basse de Koda accompagnés en simultané de visuels créés spécifiquement pour cette musique expérimentale.

Plus d’infos : bitcrusher.free.fr/

Traduction et sous-titrage
Clichy-Montfermeil et Je m’Appelle

Dans la continuité du projet réalisé en Europe de l’Est, Kinodrom a mené deux projets de sous-titrage de films grâce à deux personnes de l’association parlant français et italien afin de pouvoir les diffuser au plus grand nombre en Italie. «Clichy-Montfermeil» est un documentaire de 52’ monté en 2006 sur la base d’images tournées de 2002 à 2005 par un groupe de jeunes de Clichy sous Bois. Réaction insolite et parodique à l’image stéréotypée des banlieues diffusée par les médias français avant et après les émeutes de novembre 2005.

«Je m’appelle» est un court métrage de 15’ réalisé par Stéphane Elmadjian, un voyage à travers les vies et les luttes d’hommes des cinquante dernières années. Un film que Kinodrom avait déjà entrepris de traduire en roumain et en bulgare en 2005. La coopérative de distribution «Co-Errances» nous a permis de pouvoir diffuser «Je m’appelle» à de nombreuses reprises. Le partenariat avec «Co-Errances» repose initialement sur la base d’un échange de bons procédés, diffusion gratuite d’un côté, traduction et sous-titrage de l’autre.

Plus d’infos : www.co-errances.org

Projection à Scampia
Naples

Cette projection est la première du tour en Italie. Elle est organisée par 1C2T avec le Gridas et «Chi rom… e chi no». En 2006, ces derniers ont accompagné un projet théâtral qui a mené une troupe composée de jeunes roms et de jeunes napolitains du quartier au Théâtre national de Rome. «Arrevuoto» (en napolitain approximatif, «tout à l’envers») a été un grand succès et c’est une représentation filmée que nous avons projetée sur la place de l’église. 1C2T préfère travailler en dehors de toute appartenance religieuse.

Mais à Scampia, où règne plus qu’ailleurs la notion de territoire (territoires des différents clans, bases de drogue, camps de roms macédoniens, serbes ou bosniaques), nos partenaires estimaient à juste titre que la projection devait avoir lieu en terrain neutre, ni dans le camp, ni dans une cité, mais sur la place de l’église, afin que tout le monde puisse y assister. Ainsi nous avons pu voir quelques courts italiens et «Arrevuoto» en présence des familles des uns et des autres, sur le parking de l’église transformé en «drive in» à la napolitaine, scooter et motos aidant…


PROJECTION A LA PRISON DE NISIDA,
Naples

C’est grâce à Gaetano, de l’association Figli del Bronx, que nous avons rencontré Gianluca Guida, le directeur d’un centre de détention pour mineurs situé sur l’île de Nisida, dans le golfe de Naples. Deux d’entre nous travaillant à Paris sur des actions culturelles en milieu pénitentiaire, nous étions très intéressés par l’idée d’une projection. Nisida est souvent présenté comme très avant-gardiste en Italie pour la façon de travailler à la réinsertion de mineurs qui grandissent dans des conditions très difficiles (promiscuité, présence mafieuse, plus de 50% de chômage chez les jeunes de certaines zones de Naples…).

Cependant, malgré les innovations du service social, cette île superbe n’en reste pas moins une prison, une cage dorée d’où les jeunes détenus peuvent apercevoir les gens se baigner au loin sur la terre ferme. Une nouvelle fois, nous avons présenté des courts métrages, des animations et «Arrevuoto». Nous ignorions que notre arrivée coïncidait avec le jour de mise en application de «l’indulto», une loi italienne destinée à libérer de nombreux détenus mineurs et majeurs pour atténuer la surpopulation carcérale, sous peine d’une sorte de «sursis – double peine» pour les récidivistes.

Bref, la diffusion du film en dialecte napolitain sur fond d’ambiance tendue voire survoltée, avec de temps à autre, le téléphone qui sonne pour dire qui le juge a décidé de libérer… Et les embrassades à ceux qui sortent… Près de la moitié de la cinquantaine de jeunes devait être libérée ce jour-là, «pas toujours prêt à affronter les situations familiales de l’extérieur», confiait un directeur d’une grande humanité mais surtout soucieux de ne pas revoir trop vite ses protégés…

Une des projections les plus étranges de Kinodrom…


  • Les associations partenaires en Italie
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